PORTABLE
TAB PORTRAIT
TAB PAYSAGE

Souvenirs des époques celtiques, gallo-romaines et mérovingiennes

Saint-Sornin, ancienne paroisse du Curzonnais, est rempli des souvenirs de l'époque celtique et de l'époque gallo-romaine. On y trouve les noms très significatifs de La Folie, lieu de réunion celtique, et les mégalithes de la Pierre Debout ou Pierre de Gargantua, ou de la Chenillée, menhir, ou de la Game, dolmen. Ce dolmen est en bordure du chemin dit des Potiers, antique voie dont nous avons parlé à l'art du Champ-Saint-Père, et qui reliait jadis le bocage à la plaine et au marais. Au sud, elle conduisait à Angles et à Saint-Benoît ; au nord, elle menait au Champ-Saint-Père. Une branche s'en détachait au pont de la Nantée pour se rendre à Saint-Vincent-sur-Graon. Cette voie n'est guère suivie maintenant que par les lutins et les garous qui sont l'esprit du peuple, les dernières reliques des anciens temps. La voie gauloise, dite le Chemin Vert, allant de Limoges à Jard, traversait aussi une partie du territoire de Saint-Sornin. L'occupation romaine y a laissé également des traces : à signaler les ruines d'une villa gallo-romaine, près de l'église ; la découverte d'anreus d'Adrien, et de grands bronzes à l'effigie d'Alexandre Sevère et de Posthume. Les souvenirs du moyen âge s'y retrouvent aussi. Le Trenil indique que dans l'origine, les tenanciers apportaient en ce lieu leurs redevances en comptant pouvoir faire le vin du seigneur.

La Court et la Barre - Histoire de Saint-Sornin - Les principaux seigneurs

La court, aujourd'hui gentilhommière du XVIIIe siècle, habitée par M. Merveilleux Duvignaux, étais jadis une habitation agricole, probablement construite en bois, où le guerrier d'origine franque, et de noble issu de race indigène, ont fait leur demeure du Ve au IXe siècle. Devenu plus tard seigneurie principale de Saint-Sornin, le château de la court, fortifié en 1350, par un certain Jean Benaston, fut démoli ensuite en vertu d'un ordre du roi parce qu'il était devenu un repaire de brigands.

On a trouvé aussi des dépôts de monnaies mérovingiennes à la Barre, où se voient le traces d'une voie antique.

Au XVIe siècle, Saint-Sornin, dont il est pourtant fait mention dans une charte antérieure à 1086, ne présentait aucune agglomération centrale de population. Le chef-lieu n'existait pas, quelques rares maisons étaient disséminées autour de ce qui formait le centre de la paroisse, c'est-à-dire le château et l'église dépendante du prieuré de Saint-Saturnin, qui relevait de l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers. Cependant, par une bulle du pape Sixte IV, un François des Nouhes fut, en 1282, investi des fonctions de curé de Saint-Sornin. De l'ancien château de Saint-Sornin, il ne reste plus guère à l'état de conservation parfaite qu'une fuie en forme de tour du XVe siècle. En 1482, le seigneur de Saint-Sornin, Gilles Millon, marié à Clarisse de la Musse, rendait aveu à la baronnie du Poiroux. Les Millon paraissent avoir été propriétaires de la seigneurie jusque vers 1560.

"Le 15 février 1561, Monsieur Claude Millon, écuyer, seigneur du Fief-Millon et de Saint-Sornin, rendait aveu à Tanneguy du Bouchet, baron du Poiroux, qui paraît avoir été le terrible huguenot célèbre dans les guerres de religion sous le nom de Saint-Cyr, et avoir, en 1564, fait subir de graves mutilations à l'église de Saint-Sornin. Cet aveu était fait de son hôtel et seigneurie de Saint-Sornin, dont dépendaient notamment trois métairies sises en la paroisse, et appelées la Maison-Neuve, la Blanchardière et la Frairie. En 1585, Saint-Sornin passa aux du Bouchet eux-mêmes, dont un, Joachim, fit, le 21 août 1604, ériger cette terre en châtellenie.

Au commencement du XVIIe siècle, cette terre fut achetée par les de Saligné qui, en 1621, la vendirent à René Grassineau, seigneur des Enfrais et sénéchal des Essarts. Un Saturnin Grassineau, étant mort le 9 août 1697, sans descendant mâle, laissa la châtellenie de Saint-Sornin à sa fille Marie-Anne, épouse de Nicolas de Gabaret, gouverneur pour le roi dans les îles françaises d'Amérique. Vers 1750, cette seigneurie passa aux Harouard du Beignon. En 1771, François Harouard, seigneur de Saint-Sornin et de la Barre, vendue à son père par Baptiste de Castellane, céda ses terres à Marie-Louise-Renée d'Espinay, veuve de Lantivy et c'est en vue de cette vente que fut construit par un Harouard de Saint-Sornin, le château actuel, le vendeur s'étant expressément réservé dans l'acte le droit exclusif de porter sa vie durant, le nom de Saint-Sornin.

Le 15 avril 1774, Mme de Lantivy, qui n'avait pu payer le prix de son acquisition céda pour 480.000 livres, les châteaux et domaines de Saint-Sornin à Messire Salomon Lesvêque de Puyberneau de la Boislinière.

Par suite d'alliance, les terres de la Barre et de Saint-Sornin sont depuis 1871, la propriété de M. Merveilleux-Duvigneaux, ancien premier président à la cour d'Appel de Poitiers.

La Fuie de la Garenne, secret caché de Saint-Sornin - Saint-Vincent-sur-Graon

La Fuie de la Garenne est le témoin de notre histoire, héritière du columbarium romain, une variante de petite taille annexée à tour à une construction. Elle date, dit-on, de la Renaissance, s'est appelée en latin "fuga" puis "fua" pour prendre le nom de "fuie". Celle-ci a été préservée au fil du temps par la famille de Larocque-Latour. Alain, l'ancien exploitant de la ferme annexée au logis ne tarit pas d'éloge sur sa beauté : "c'est un petit paradis, on est bien ici....". C'est lors d'une balade du côté de la Garenne qu'il sera possible de découvrir un des secrets cachés de Saint-Sornin...

Déchristianisation de la commune de Saint-Sornin

La Révolution fut surtout marqué à Saint-Sornin par un de ces actes d'aberration et de folie contre lesquels toute conscience honnête et droite ne peut que protester. C'est la commune de Saint-Sornin qui, la première de la Vendée vint, le 29 novembre 1793, annoncer au district des Sables son abandon du culte chrétien.

Extrait des délibérations du district des Sables

du 9 frimaire an II

S'est présenté à l'administration, le citoyen Faivre, maire de Saint-Sornin, qui a fait un rapport aussi satisfaisant que touchant, des principes dont les citoyens de sa commune sont animés. Il a dit qu'un de ces hommes qui ont séduit et égaré le peuple, un prêtre enfin, ayant obtenu de l'évêque (constitutionnel) du département un visa pour exercer les fonctions de curé dans la paroisse de Saint-Sornin, s'est présenté pour en prendre possession. Tous les citoyens de la commune, assemblés sur la convocation qui leur en avait été faite, ont unanimement déclaré que, reconnaissant leurs erreurs, ils ne voulaient avoir aucun prêtre ; qu'ils ne reconnaissaient et ne professeraient à l'avenir d'autre culte que celui de la nature, de la liberté et de la douce fraternité ; et ne reconnaitraient d'autres ministres que ceux qui leur prêcheraient l'amour de leur pays, l'obéissance à la loi et les principes de morale du plus pur républicanisme ; qu'en conséquence, ils demandaient que les vases l'argent servant au culte, et les cloches fussent envoyés à la monnaie pour être convertis en numéraire.

L'assemblée applaudissant avec l'ivresse de l'enthousiasme à ces sentiments philosophiques, en a témoigné, par l'organe de son président, sa vive satisfaction au maire de Saint-Sornin ; en l'invitant à maintenir dans ces heureuses dispositions ses concitoyens et à las pénétrer de plus en plus de leurs droits et de leurs devoirs : qu'en travaillant ainsi au bonheur de ses concitoyens, il trouverait dans son coeur la récompense bien précieuse pour celui qui désire servir utilement sa patrie.

Chacun des membres lui donne l'accolade fraternelle.

Le Conseil,

Considérant que la commune de Saint-Sornin, en secouant le joug des préjugés, de l'ignorance et de la superstition, pour ne plus reconnaître que les grands principes dictés par la philosophie et la saine raison, est la première des campagnes qui donne un exemple si digne d'être connu de tous les républicains qui se sont à jamais dégagés de toute espèce de tyrannie.

Sur la place de Saint-Sornin : à quoi sert ce travail ?

Près de la salle des fêtes de Saint-Sornin, une étrange cage rectangulaire ! A quoi pouvait-elle servir ? Gérard et Robert, deux nouveaux résidents de la commune, nous ont menés jusqu'à Jeanne et Gilbert, deux anciens qui ont raconté son histoire.

Jeanne explique que "c'était un outil de mon mari. Il était le maréchal-ferrant de la commune. Il en a ferré des boeufs et des vaches dans ce travail, seul ou bien aidé quelquefois... Il fallait entendre la musique du marteau sur l'enclume ! c'était un enchantement"

Et Gilbert de poursuivre : "ce n'était pas un travail pour les chevaux, seulement pour les vaches et les boeufs. Un jour, un gros camion était même tombé dans le fossé. Rien n'y fit pour l'en tirer, ni les tracteurs, ni les chevaux.. Les boeufs sont bien ferrés, si... Il avaient démontré qu'ils étaient les plus forts !"

Fusion entre la commune de Saint-Sornin et la commune de Saint-Vincent-sur-Graon

Le 3 décembre 1971, à 15 heures, les conseillers municipaux des deux communes se sont réunis pour une séance commune extraordinaire, dans le but d'examiner la loi du 16 juillet 1971 portant sur la fusion et le regroupement des communes et les possibilités qui peuvent s'appliquer au cas particulier de Saint-Vincent-sur-Graon et de Saint-Sornin.

Toutes les conditions préalables pour l'étude de cette fusion sont réunies grâce au climat de bon voisinage qui existe entre les deux communes qui veulent avant tout rester rurales.

Aussi, il est apparu utile qu'un voeu commun soit émis par les deux Conseils pour être porté à la connaissance de la Commission départementale chargée de faire des propositions de fusion et de regroupement de communes et être transmis au préalable à Monsieur le Sous-Préfet des Sables d'Olonne.

Le voeu qui a été mis aux voix à bulletin secret et a obtenu l'unanimité des 24 conseillers municipaux présents était le suivant : 

" Les 11 conseillers municipaux de Saint-Sornin et les 13 conseillers municipaux de Saint-Vincent-sur-Graon réunis en Assemblée commune extraordinaire, ce vendredi 3 décembre 1971, demandent à faire bénéficier les deux communes, des dispositions et des avantages financiers prévus par la loi du 16 juillet 1971 portant sur la fusion et le regroupement des communes. Les 11 conseillers municipaux de Saint-Sornin, en sollicitant la fusion avec la commune de Saint-Vincent-sur-Graon, demandent à bénéficier des conventions prévues par l'article 9 de la loi ; son souhait fondamental étant de devenir commune associée avec la commune de Saint-Vincent-sur-Graon tout en conservant, dans le cadre de la loi, sa personnalité spécifique en lui permettant de garder son nom, sa Mairie annexe, son état-civil, son sectionnement électoral, son bureau d'aide sociale....."